La peinture au couteau, quelques généralités.

La peinture au couteau, quelques généralités.

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Peinture d’effets et de textures, mais aussi peinture gestuelle parfois, l’utilisation du couteau permet une approche très dynamique et très expressive de la création.

La matière en tant qu’élément pictural actif est une chose assez récente. C’est tout d’abord avec l’empâtement pour le traitement des premiers plans et des rehauts qu’elle apparaît dans la peinture pour atteindre par la suite les développements les plus extrêmes …

Dans le passé, c’est l’intention de jouer avec le modelé qui pousse certain peintre comme Rembrandt a empâter les parties claires et a laisser les parties sombres en couches plus fines.
En légèreté et en délicatesse chez Turner, cette peinture plus expressive dans sa matière se retrouve ensuite dans certaines toiles impressionnistes. La touche plus libre et plus rythmée devient une écriture propre à chaque artiste.
Monticelli, avant Van Gogh, donna à la matière une place prépondérante. Cette manière grasse de peindre à été particulièrement développée par Van Gogh qui a utilisé des brosses usées et parfois des couteaux.

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Vision libre de la place Saint Sauveur
(Saint Goustan à Auray – Morbihan)

Le couteau permet de faire des juxtapositions, des superpositions, des fondus, des glacis mais aussi en utilisant la pointe, la tranche et même le manche de réaliser des effets infinis.
Il est possible désormais de trouver des instruments de travail de toutes sortes et en tous matériaux. Des plus novateurs comme les pinceaux sculpteurs, au fait maison de certains artistes.

Travaillées sur toiles brutes, colorées ou ébauchées, les couleurs sont parfois directement mélangées sur la toile en pleine pâte, par couches uniques (technique « enlevée », très énergique et spontanée) ou successives plus ou moins épaisses. C’est toujours l’artiste qui décide comment il intègre cet instrument à sa réalisation artistique. Si certaines « finitions » décidées par l’artiste sont parfois réalisées avec une brosse pour des glacis et des détails, c’est peut être « le fini au couteau », irrégulier et imprécis qui donne la magie et l’expressivité de cette technique. On peut décider de garder une empreinte modulée et visible de l’instrument dans la matière pour que les reliefs accrochent la lumière, ou avoir juste une texture très complexe sans reliefs saillants.

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La chapelle St Michel au matin.
(Ile de Bréhat – Côtes d’Armor)

L’empâtement au couteau et plus généralement le travail de la matière est devenu une approche moderne, une nouvelle liberté et pour certains une véritable griffe.

Les toiles de Nicolas De Staël ont été travaillées au couteau et même en réalité à l’aide de spatules utilisées dans les métiers du bâtiment.
Une « simple » suggestion des choses ou même une évocation très libre mais qui associée au travail des couleurs est extrêmement puissante.
La peinture de Pierre Soulages qui utilise depuis de nombreuses années les reliefs et les sillages de toute sortes dans une base noire est centrée sur l’exploration de la lumière et de ses effets. Son travail des reliefs, très marqué par son métier de graveur, pour lequel il façonne lui même ses instruments, est devenu essentiel dans ses célèbres créations monochromes.

Vous trouverez sur mon site certaine création réalisée tout ou partie au couteau.

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